« Cher journal... »
Je suis née il y a 19 années de ça, à Londres dans la famille Herondale. Une lignée pure de métamorphes plutôt réputée dans le monde entier. Je n'étais pas la première enfant de Arthur et Yvany Herondale, j'étais la seconde, la plus jeune. J'avais donc un grand frère, on le connaît sous le nom de Lucian, et je l'ai toujours aimé. Nous étions deux inséparables, que ce soit à la maison, à l'école, en dehors, nous étions toujours collés l'un à l'autre. Au plus grand plaisir de nos parents, d'ailleurs. Nous étions une lignée de métamorphe mais ça, je l'ignorais en réalité, mes parents avaient fais le choix, tout comme Lucian, de me préserver de la vérité et ils ne m'en avaient jamais parlé. Puisque de toute façon, j'étais trop jeune pour comprendre, certainement.
Les temps passaient, je grandissais et Lucian aussi, même si nous avions quelques années de différences nous nous entendions toujours autant, il était toujours le frère protecteur envers sa petite sœur chérie. Quand j'y pense aujourd'hui, cette époque me manque, même si nous sommes toujours aussi proches et soudés, cette période d'innocence et de paix me manque. Mais genre vraiment. Aujourd'hui, on passe notre temps à discuter de la meute, de son avenir, de nous, de notre lignée, des Hérétiques, tout le monde surnaturel quoi.
Quand Lucian eut l'âge de passer au lycée, j'avais finis par être toute seule au niveau collège et c'est d'ailleurs à ce moment-là que ma véritable nature commença à se manifester. Je me souviens des moindres détails et j'en ai encore la chair de poule. J'étais en cours de sport et nous étions en basket, mon sport préféré. Je m'étais complètement foirée dans le match de la petite compétition organisée par le collège entre classes, j'étais quelque peu ailleurs parce que mon petit-ami venait de me quitter lâchement pour aller avec une autre. Le meneur de l'équipe m'avait prise à part pour me demander ce qu'il n'allait pas avant de me cracher dessus, m'insulter presque et ça en était trop pour moi, et soudainement j'ai grogné comme un loup en le regardant droit dans les yeux, il m'avait demandé par frayeur ce qu'il m'arrivait et pourquoi mes yeux étaient devenus dorés. Moi-même je n'en revenais pas et j'étais partie en courant en envoyant un SMS à Lucian pour lui demander conseil. Aussitôt il comprit ce qu'il m'arrivait et m'a très rapidement demandé de rentrer voir nos parents. Je l'avais donc écouté et j'avais filé en douce du collège pour revenir chez nous mais malheureusement je n'y suis pas parvenue, submergée par la tristesse, la colère et la déprime qui m'habitaient à cet instant, j'avais hurlé telle une louve mon désarroi en pensant que quelqu'un m'entendrait. Et là. J'ai senti. Tout mon corps me faisait mal, mes os craquaient comme s'ils étaient brisés, ma peau me brûlait et soudainement je me surpris à être devenue un loup, ou une louve, pus précisément. J'avais filé dans un endroit étroit et calme afin que personne ne me voit et des heures plus tard, j'avais repris forme humaine avant de m'endormir au sol, à l'ombre d'une ruelle.
Lucian m'avait retrouvée et m'avait raccompagnée chez nous.
Au fil des années, mes parents et Lucian m'avaient appris à me contrôler, à me transformer et apprendre à respirer sereinement pour que la transformation ne soit pas un vrai calvaire. Et petit à petit j'avais appris à faire en sorte de maîtriser chacune de mes transformations.
Lucian et moi même avions déménagés des années après à la Nouvelle-Orléans afin de s'y installer, sous conseil de nos parents désormais restés à Londres pour vivre leur petite vie tranquille. Ils n'avaient plus de meute et n'avaient pas l'envie d'en former une nouvelle c'est pourquoi ils nous avaient conseillé de former la notre, pour prospérer le nom des Herondale à travers le monde.
C'est ainsi que Lucian et moi-même sommes devenus les Alphas de la meute Herondale, et aujourd'hui encore, nous recrutons des membres, des personnes souhaitant être aidées, guidées dans leur apprentissage, nous avons juré allégeance à la Fraternité.