Une blonde fatale [Alizea & Vaughn]

Alizea courait dans la forêt glacée. Elle trébucha contre une racine dissimulée sous la neige et jeta autour d’elle un regard apeuré. Les broussailles s’accrochaient à ses vêtements, les branches des arbustes se tendaient comme pour la happer au passage… La petite fille gémit d’effroi, mais continua d’avancer sur le sentier crevassé par le gel. Ses yeux erraient de droite à gauche sans trouver ce qu’ils cherchaient. La forêt était comme morte, rien n’y poussait, hormis de grandes fougères rousses, cassantes comme du verre. La petite blonde éclata en sanglots. Jamais, jamais elle n’aurait dû partir si loin du campement. Les pleure d’Alizéa redoubla. Et voilà que tout à coup, la forêt parut sortir de son engourdissement. Touts semblaient bouger à une vitesse inconcevable, tout devenait plus flou. Le petit être encore agenouillé au milieu de ce vaste cataclysme semblait faillir. Lorsque tout à coup, la fillette regarda autour d’elle de nouveau. La neige fondait lentement, laissant place à des brins d’herbe jaunis. Le temps semblait s’être changé en un claquement de doigt. Une ombre au loin s’y tenait et semblait s’approcher dangereusement d’elle. Cette aura noire reflétait une âme inquiétante, voire même angoissante.

Soudain, un cri effrayé lui échappa. Le souffle coupé, la petite fille n’était plus. La forêt ainsi que cette ombre avait disparu. Les yeux écarquillé, ils fixèrent le mur d’en face, le souffle saccadé. Foutu cauchemar une nouvelle fois. La blondie souffla un coup afin de calmer son rythme cardiaque. Plusieurs perles salées s’étaient invité sur tout son visage ainsi que sur son corps agité. Ce n’était pas la première fois que ce genre de vision lui apparaissait, elles devenaient même de plus en plus fréquentes. La Métamorphe ne savait pourquoi son inconscient lui montrait sans cesse cette scène d’un passé qui lui semblait encore si lointain. Au commencement, elle ne portait que très peu d’attention à cela, mais aujourd’hui, son jugement était tout autre.

Afin de se changer l’esprit encore tourmenté parce qu’elle venait de vivre une nouvelle fois, Alizea ferma les yeux un instant avant de se lever expressément de son lit. Elle regarda l’heure sur son réveil, 7h00. Il était peut-être tôt pour certain mais pas pour notre tueuse dans l’âme. C’était d’ailleurs une heure qui l’a convenait parfaitement. Alizea était une lève tôt et dormait très peu et ce depuis toujours. Une balade s’était imposé dans sa tête, dans un endroit calme loin de la ville. Le parc Bayou semblait alors être une solution. En arrivant ici, la jeune femme avait vérifié tous les sites naturels qui s’y trouvaient, que ce soit les parcs ou encore les forêts, les espaces verts ont été ses premiers rechercher. En plus, elle n’avait encore là jamais visité cet endroit.

Une fois prête, elle sortit de sa maison avec un pas lent. La Métamorphe entreprenait un court moment de tranquillité. Court oui, car cela ne durait jamais longtemps, elle avait des choses bien plus importantes que de faire de gentilles petites promenades. Toutefois aujourd’hui, elle n’allait sans doute pas regretter son choix d’être allez à ce parc. Alors que ses pensées vagabondaient sans cesse dans sa tête, une odeur aussi distincte soit-elle stoppée net les gestes de la femme. Tellement net d’ailleurs qu’on aurait cru qu’elle s’était transformé en une statue de pierre. Elle ne croyait presque pas ce qu’elle ressentait en ce moment même. Son cerveau lui jouait-il encore des tours ? Peut-être. C’est alors que son instinct animal ressortit aussitôt en elle, ses yeux étaient à l’affut d’un moindre geste, ses oreilles d’un moindre bruit et son odorat d’un moindre parfum. La chasse au Nephilim était ouverte. Oui, l’odeur qu’elle avait ressentie était bel et bien celui d’un Nephilim, mais celui-ci était comment dire, très particulier. Cette fois-ci elle accéléra le pas et décela dans le même temps l’odeur d’un autre Métamorphe. Très sincèrement sur le moment, elle s’en fichait royalement car ce qu’elle voulait, c’était Lui.

Ça y est, elle était devant lui, cette enflure, cet enfoiré, enfin appelez-le comme vous voulez mais ce ne sera pas en bien pour la blondie. Elle n’avait même plus besoin d’être sûre s’il s’agissait bien de lui, elle le reconnaîtrait entre mille. Ce chasseur n’était qu’un hors-la-loi comme on l’appellerait, et il avait fait partie au massacre de sa famille il y a plusieurs années de cela. Imaginaient donc la colère et la satisfaction immense que d’en avoir trouvé un à peine arriver dans cette ville. Cet homme allait s’en doute vivre le pire moment de sa vie, la blondie sera intolérable avec lui. Malheureusement ce jeunot n’était pas celui qu’elle aurait espéré, mais elle savait quand le tuant, elle attisera les pauvres petits cœurs de ses compagnons. Il était le plus jeune du groupe, alors il ne serait normalement pas trop difficile à tuer. « Normalement » dis-je bien, car les années avaient vite filé aussi et l’expérience avec. La tête droite, un léger sourire apparut soudainement sur son visage aux traits fins. L’homme en face d’elle avait lui aussi reconnu la blondie et semblait ne pas croire ce qu’il voyait.

« - Tu devrais être morte ! Cria-t-il de rage mêler d’une peur qui semblait s’accentuer avec les secondes. Il savait, il savait très bien qu’il allait passer un sale quart d’heure. Putain, je deviens fou, tu n’est pas là, c’est qu’une hallucination ! Ouais voilà, t’es son esprit, son… son fantôme ! Ça ne peut être que ça… Et MERDE T’APPROCHE PAS !

Ses paroles incessantes pourraient presque agacer Alizea, mais en réalité cela l’amuser plus qu’autre chose. Le pauvre petit semblait tout à coup sans défense malgré ses paroles et son arme qui était pointer en sa direction. Ses pas se rapprochèrent dangereusement du jeune homme et c’est par ses facultés de Métamorphe qu’elle désarma ce débutant de chasseur afin de se retrouver au-dessus de lui en une fraction de seconde. Elle utilisa sa force de Panthère Noire afin de plaquer son corps profondément sur le sol terreux pour ne plus bouger. L’homme gémissait et très vite, des cris apparaissaient, sentant ses os se briser un par un, par une force impossible à contrer pour son espèce.

La Finlandaise fixait avec beaucoup d’amusement l’homme souffrir. Que de satisfaction de voir un crevard comme lui mourir sous ses yeux. Et pendant que ce monsieur supplia encore à la cruelle Mäkinen de l’épargner, la blondie sortit la fameuse arme qu’elle avait reçue il y a très peu de cela pour l’a poser délicatement contre son cœur.

- Dis-toi que tu as de la chance petit, tu seras celui qui souffrira le moins dans cette histoire.

Après ses maudites paroles qui voulaient tout dire, la détonation retentit et le Nephilim lâcha son dernier souffle. Alizea se releva aussitôt tout en rangeant son arme. Pourquoi ne l’a-t-elle pas tué dans une souffrance encore plus extrême que celle-ci ? Sachez que ce n’est pas l’Homme qu’elle recherche, car celui qui l’intéressait était bien le meneur du groupe, celui qui avait tout prévu pour massacrer toute son espèce jusqu’au dernier, celui qui lui avait fait vivre les pires atrocités durant plusieurs mois.

Et alors que tout semblait se terminer comme il le fallait, le Métamorphe qu’elle avait ressenti plus tôt semblait faire surface devant la scène tout en vérifiant si ce rat était mort. Bien sûr qu’il était mort… Et la question qui s’ensuit lui paraissait encore plus stupide. La blonde fixa de ses yeux bleus océan le nouveau venu qui semblait ne pas être indifférente d’elle. Lui aussi d’ailleurs émanait une certaine beauté mais là n’était pas sa préoccupation suprême pour l’instant.

- J’nous ai débarrassé d’un chasseur pour notre plus grand bien à tous… » Sa voix grave et mielleuse reflétait une pointe d’ironie bien que la vérité était là. Bon débarras.

Il semblait d’ailleurs être légèrement amoché en l’observant avec détail et était presque sûr que c’était ce Nephilim qui avait voulu jouer avec le feu apparemment. Elle n'attendait rien de ce bel inconnu de toute manière, du moins, pas pour l'instant.

Alizea laissa le « congénère » inspecter le tout récent cadavre du jeune Néphilims légèrement enfoncer sur le sol terreux. La blondie ne démontra aucune empathie en effet, face au corps sans vie et encore moins sur la façon dont elle l’avait tué. La Métamorphe avait bien fait pire et ce n’était pas une malheureuse balle qui allait l’a faire pleurnicher, loin de là. Et encore, sa conduite avait été encore tolérable pour elle, il n’avait pas souffert longtemps. C’était fort probable que ce gamin avait seulement suivi le groupe, qu’il avait été influencer dans leurs folies. Néanmoins, cela ne changeait en rien ses actes et ses crimes commis contre sa famille. Ce n’était qu’un faible trophée, mais c’était déjà un début et sa journée ne pouvait que mieux se dérouler à présent. Elle s’attendait déjà au fameux discours du « Pourquoi l’avez-vous tuer ? » « Qu’est-ce qui vous a pris ? », « Vous êtes folle ! » et des questions plus idiotes qu’elle avait entendues elle ne sait combien de fois.

Pendant que la blondie écoutait ses paroles, son visage ne pouvait cacher sa légère satisfaction face à la situation et à l’incompréhension de l’homme en face d’elle. Elle sortit par la suite à la poche intérieure de son manteau, une cigarette ainsi que son fameux briquet Zippo en argent avec ses initiales gravées par-dessus « A. M ». Le fameux « zipp » de son briquet était comme une douce musique aux oreilles de la Finlandaise, et l’alluma d’un geste précis et mesuré, digne d’une vraie fumeuse. Après sa première bouffée de nicotine, Alizea scruta l’inconnu aux yeux aussi bleu que les siennes. Savoir comment le gérer . Si tu savais mon petit, elle pourrait en faire son métier si elle le souhaitait. Son allure était décontractée sans pour autant manquer d’élégance au jeune brun. Les meurtres étaient ses activités quotidiennes et y a prit goût depuis bien longtemps.

C’est alors que l’inconnu s’approcha dangereusement et à proximité du visage d’Alizea. Le blondie leva légèrement son regard glacial face à lui, avec son sourire en coin qui ne l’a quittait pas. La Métamorphe se permit de le dévisageait alors qu’il se reculait avant de lui répondre :

- Ne vous en faites pas pour lui, je m’en occuperai personnellement, répondit-elle tout en extirpant une épaisse fumée entre ses lèvres. L’ancienne Alpha s’approcha alors à son tour du brun, mais bien plus que lui ne l’avait fait dernièrement. En effet ce n’était pas pour vous sauver votre cul.

C'était même loin de l'être mais elle garda cette remarque à elle-même. Manquerait plus qu’elle soit Shérif pour les créatures surnaturelle en danger tiens. Son seul but était de retrouver ses Néphilims, qu'importe le nombre de vie sacrifié. D'ailleurs, il serait bien dommage d'abîmer un si joli visage si celui-ci tenait à lui faire face ou encore à l'a menacer. Le dernier qui avait fait cela s'était retrouver jeter hors d'un pont sur une eau glacée, noyer... Elle recracha délicatement une autre masse de fumée sur le visage du Métamorphe avec un regard amusé.

- Sans vouloir paraître offensante, ce qui vient de se passer ne regarde que moi. Cela vaudrait mieux pour vous de toute façon.

Après ses mots au ton amusant et toujours aussi mielleux, la jeune blondie tendit son paquet de cigarettes au beau jeune homme. Elle n’espérait pas un geste positif de sa part, d’ailleurs, elle s’en ficherait comme jamais. Le temps qu’il réagisse face à sa demande, Alizea rangea délicatement son arme à sa place. Bien qu’elle semblait amplement confiante dans sa manière d’être, ce n’était pourtant pas vraiment le cas. Sachez que la jeune femme se méfiait toujours des inconnus, qu’ils soient inquiétants ou vulnérables, qu’importe le profil qui se tenait devant elle, elle avait toujours cette incertitude.

Suite à sa révélation des plus stupides selon Alizea, elle ne put à son tour, échapper un rire bien à elle tout en rangeant aussi vite qu’il était apparu le paquet de cigarettes. Quelle bouse que d’avoir inventé la Fraternité soi-disant pour protéger son prochain, mon cul, songea-t-elle dans sa tête. Tu étais juste bon à respecter certaines lois qui au final, te mettaient juste dans des situations instables et favoriser les trahisons en tous genres. Comme celui-là d’ailleurs, toutefois, ses paroles ne semblaient pas si sincères, allait-il vraiment le faire ? Elle en douterait presque mais on ne sait jamais avec qui on pouvait avoir affaire, surtout avec un inconnu lui-même Métamorphe. En reprenant une bouffée de son tabac, elle reprit tout en fixant intensément le jeune homme aux yeux tout aussi bleus que les siennes :

- La Fraternité… Continua-t-elle tout en riant légèrement, Seriez-vous sincèrement en train de me menacer ? Car oui, cela semblait bel et bien à une menace si sa révélation paraissait franche. Ne me dites pas que vous faites confiance à ce genre de… comment je pourrais appeler cela ? Alizea faisait mine de réfléchir avant de poursuivre, de communauté abjecte ? N'allez pas me faire croire que vous êtes un saint envers eux...

Après ses mots aux tons ironiques, la blondie se recula délicatement de quelques pas du brun avant de scruter quelques instants le corps au sol. Sa cigarette terminait, elle jeta le mégot à terre, ignorant à présent les futiles paroles du Métamorphe et de sa foutue Fraternité. L’ancienne Alpha porta à présent plus d’attention sur le cadavre avant de s’approcher accroupie et de fouiller ses poches en ne laissant rien échapper. En effet, elle trouva des objets et autres armes intéressantes qu’elle pourrait éventuellement revendre par la suite ou garder si cela en valait réellement la peine. Des armes de chasseurs, de l’ont damas, de la verveine et il y avait même du sang de fées dans une fiole. Il mangeait vraiment tout ce qui lui passait sous la dent, un vrai boucher. Enfin, là-dessus, elle était assez mal placée pour penser ce genre de chose, elle n’était pas un exemple non plus. Une fois les affaires qui lui semblaient assez fructueuses prises, elle saisit le Néphilims sans vie en une fraction afin de le déposer sur son épaule droite avec une force remarquable. Cette vision semblait presque irréelle que de voir une femme portait un homme deux fois plus grand et plus costaud qu’elle comme un poids plume, pourtant, c’était bien le cas.

Néanmoins avant de partir avec le corps, elle tourna son visage de porcelaine un instant envers le métamorphe, avec toujours sa part de mystère et d’amusement à la fois.

- Vous pouvez dire ce que vous voulez à la Fraternité, je n’ai aucun compte à leur rendre. En tout cas, ce fut un plaisir de vous avoir rencontré.

Et aussitôt, la jeune Finlandaise tourna les talons, le corps du jeune chasseur pendouillant sur Alizea afin de se fondre encore plus profondément dans la forêt pour s’occuper de son cas. La blondie avait totalement ignorer les paroles de ce dernier, il n’avait rien à savoir à son sujet et il ne le sera pas de sitôt.